Horizon 2036, ou la relance plébiscitaire du système politique russe
Je remercie Arnaud Dubien et Igor Delanoë d’avoir accepté la publication sur ce blog d’un article à paraître dans Russie 2021. Regards de l’Observatoire franco-russe
L’année 2021 marque-t-elle un durcissement de l’autoritarisme en Russie ? La condamnation d’Alexeï Navalny à deux ans et demi de prison et son incarcération ont été très sévèrement jugées en Occident. Le traitement réservé à l’opposant russe et à certains des cadres et des militants de son organisation, le FBK (Fonds de lutte contre la corruption), a justifié l’adoption d’un nouveau train de sanctions américaines contre de hautes personnalités russes, bientôt assorties, un mois plus tard, de sanctions financières. Au-delà d’Alexeï Navalny et de son mouvement, une vague de répression s’est abattue sur l’opposition dite hors-système – ensemble des organisations ne sont pas reconnues officiellement comme des partis politiques et qui, de ce fait, sont maintenues hors du jeu électoral. Certains médias emblématiques de la mouvance libérale et démocrate engagée contre Vladimir Poutine – tel le magazine étudiant Doxa ou la chaîne d’information en ligne Meduza – se retrouvent dans le collimateur de la justice, tombant sous le coup de la législation contre l’extrémisme[1] ou encadrant l’activité des associations et des ONG qui bénéficient de financements étrangers[2].
A trop se focaliser sur la figure d’Alexeï Navalny – rituellement qualifié de « principal opposant à Vladimir Poutine » par les médias occidentaux, il n’est que l’opposant russe le plus exposé dans les médias – on risque de commettre une erreur de perspective et de ne pas prendre la juste mesure du réagencement de politique intérieure à l’œuvre en Russie. La quasi-totalité des analystes politiques russes s’accordent sur un point : le référendum constitutionnel de juin-juillet 2020 a marqué un tournant dans l’évolution du système politique russe[3]. Ce référendum constitutionnel, qui est en réalité un vote en forme de plébiscite visant à confirmer, par le suffrage universel, les amendements constitutionnels adoptés par l’Assemblée fédérale en mars 2020, fut aussi un plébiscite pour le président Poutine. Si ce dernier avait pris l’initiative d’annoncer les principales réformes en décembre 2019, il avait pris soin de laisser à la célébrissime députée Valentina Terechkova, toute auréolée de son statut de première femme cosmonaute de l’histoire, l’initiative du plus controversé des amendements constitutionnels adoptés en 2020, à savoir la « remise à zéro du compteur » (обнуление) des mandats présidentiels après 2024, un amendement qui permet à Vladimir Poutine de se représenter encore deux fois après l’expiration de son mandat actuel, en 2024, et qui fera peut-être de lui, compte tenu de son âge, un président à vie [né en 1952, il aura 84 ans en 2036]. Dès l’annonce de cette réforme, Vladimir Poutine l’avait approuvée au nom de la priorité de la stabilité politique sur l’alternance (сменяемость власти)[4].
En réalité, cette relance plébiscitaire du système politique russe avait commencé avant le vote de 2020 et elle ne se limite pas au « plébiscite » de 2020. Elle procède d’une prise de conscience, par l’élite dirigeante russe, de la fragilité du consensus poutinien et de l’extrême difficulté qu’il y aura à pérenniser le poutinisme après le départ de Poutine[5]. Depuis son arrivée, en 2016, au poste de chef-adjoint de l’administration présidentielle chargé de la politique intérieure, Sergueï Kirienko a entrepris de remodeler l’administration politique du pays dans un objectif essentiellement conservateur, au sens propre du terme – conserver les grands équilibres et les fondamentaux du système. Ainsi, lors des élections présidentielles de 2018, prenant acte de ce que le Printemps Russe (Русская Весна) de 2014 – élan patriotique marqué par une forte cohésion entre les Russes et leurs dirigeants par suite du rattachement de la Crimée à la Russie – avait perdu tout son souffle, le discours de Poutine avait pris une coloration nettement sociale, pour ne pas dire populiste, visant à répondre au mécontentement profond d’une population lassée d’un débat public dominé depuis 2014 par la politique étrangère au détriment des « vrais sujets » tels que le pouvoir d’achat, l’inflation, le chômage, les aides sociales, le désinvestissement public dans des secteurs tels que la santé, l’éducation, l’environnement… Dans la perspective des élections législatives de septembre 2021, l’administration présidentielle anticipe l’incapacité (annoncée depuis plusieurs mois par de nombreux sondages) du parti Russie Unie, jusqu’ici ultra-majoritaire, à regagner une majorité aussi large que lors des précédents scrutins et cherche à favoriser l’entrée au Parlement de personnalités pro-pouvoir charismatiques et médiatiques – quelque soit l’étiquette partisane sous laquelle elles se présentent – afin de refonder une nouvelle majorité élargie. Ainsi, la répression menée contre l’opposition hors-système ne doit pas être analysée comme la marque d’un « tournant autoritaire du régime », mais comme une tactique visant à consolider la légitimité du pouvoir et conformément à laquelle cette dernière ne reposerait plus simplement sur un parti ultra-majoritaire à la Douma, mais sur une coalition transpartisane de parlementaires qui pourraient s’opposer sur les questions économiques et sociales, mais qui seraient unis sur l’essentiel, à savoir le « consensus patriotique » autour de la politique de puissance menée par la Russie contre ses ennemis extérieurs et intérieurs, politique incarnée par le président. Il s’agit donc, à l’occasion de cette consultation, de réactiver les réflexes binaires (eux/nous) de l’électorat russe en entretenant en boucle le clivage « système/anti-système » afin de capitaliser, autant que faire se peut, sur la cote de popularité du chef de l’Etat, supérieure d’au moins 20-25% à celle du parti Russie Unie. Plus que jamais, la personne de Poutine est indispensable à la pérennité du poutinisme.
Juguler la lame de fond protestataire
Dans son adresse aux deux chambres du Parlement du 21 avril dernier, Vladimir Poutine a appelé à une mobilisation générale contre la crise économique liée au COVID-19. Volontariste, il annonçait l’adoption de nombreuses mesures visant à une relance de l’économie. Sans être aussi faible que celle des pays européens, la croissance russe stagne depuis 2014. Citons deux chiffres significatifs : en 2020, les revenus disponibles des ménages russes ont baissé de 10,6% par rapport à ceux de 2014 et la part des allocations sociales dans la structure des revenus des ménages est de 21%, alors qu’elle était de 18,6% en 2014[6]. Parmi les mesures annoncées par le président russe, on trouve des mesures symboliques à fort effet d’annonce, telles l’obligation faite aux grands groupes d’investir davantage ou l’octroi de crédits publics destinés aux infrastructures. On trouve aussi de nombreuses mesures sociales, ciblées en direction des familles les plus modestes et les plus précaires, parfois non dépourvues d’intentions politiciennes : ainsi, une allocation de rentrée de 10.000 roubles (110 euros) par élève doit être versée fin août, à la veille des élections législatives de septembre…
Trois jours après ce discours présidentiel à la tonalité très sociale – tonalité dominante des discours de politique intérieure de Poutine depuis sa dernière réélection – le XVIIIe congrès du PCFR, premier parti de l’opposition représentée à la Douma, offrait aux parlementaires et aux cadres dirigeants communistes l’occasion de rivaliser dans la critique de ces mesures, « inaptes à résoudre les problèmes socio-économiques de fond ». Il faut reconnaître que le président russe avait soigneusement évité d’aborder les questions de fond, telles que le faible niveau de la rémunération du travail, le sous-emploi chronique des personnes peu qualifiées, le faible niveau de taxation du foncier et des revenus d’activité des entreprises, les inégalités sociales et territoriales croissantes en Russie. Concluant le congrès d’un parti qu’il dirige depuis 1993, Guennadi Ziouganov surenchérissait : Vladimir Poutine, est « conscient de l’ampleur de la crise » sociale, mais il est aussi « l’otage de son oligarchie ». Il est temps, s’exclamait-il « de mettre fin à la bacchanale capitaliste et de rétablir la planification »… Pourtant, dans un même élan, abandonnant soudain toute virulence, Ziouganov se rangeait derrière Vladimir Poutine, dont il a toujours soutenu la politique extérieure et de sécurité, en décochant même quelques flèches contre Alexeï Navalny, qui, selon lui, « ne cherche qu’à répandre le chaos en Russie pour mieux [livrer celle-ci] aux forces du globalisme »[7]. Il apparaissait indispensable, à ce moment-là, de réaffirmer la loyauté du PCFR à l’égard du Kremlin, car certain nombre d’élus et de cadres régionaux du parti avaient ouvertement pris le parti des manifestants et publiquement défendu Alexeï Navalny au moment de son procès… Néanmoins, son discours à la fois très oppositionnel sur les questions économiques et sociales et très loyaliste répond parfaitement à ce que l’administration politique du pays attend du discours de l’opposition systémique dans le cadre de cette stratégie de relance plébiscitaire du système politique.
Toutefois, le discours communiste n’est pas exhaustif, très loin de là, de la protestation en Russie. Les mobilisations sociales, environnementales et politiques se sont multipliées et amplifiées au cours de la dernière décennie. Très médiatisé, le mouvement anti-corruption d’Alexeï Navalny ne doit pas occulter l’existence de bien d’autres mouvements ancrés sur le terrain social russe[8]. Ces mouvements peuvent prendre des formes classiques, à l’exemple du mouvements des chauffeurs routiers (дальнобойщики), qui ont mené pendant plusieurs années (2015-2018) de multiples opérations-escargot coordonnées contre l’introduction de la taxe « Platon ». On observe cependant que les mobilisations sont, pour la plupart, à la fois sporadiques, localisées et, le plus souvent, apolitiques, comme en témoignent le « mouvement des poubelles », les multiples et récurrentes protestations contre les réformes sociales et des retraites[9]. Parfois, une protestation peut prendre une coloration politique et cristalliser de multiples causes (sociales, environnementales, locales), ce qui peut s’avérer plus inquiétant pour le pouvoir. A ce titre, le mouvement de protestation de l’été 2020 contre l’éviction par Poutine du gouverneur, élu, de la région de Khabarovsk, est tout à fait symptomatique[10]. La demande de justice sociale se fait d’autant plus pressante que la crise économique post-COVID-19 a encore accentué la dépendance d’un nombre toujours croissant de Russes à l’égard de l’Etat, qui verse les retraites, les pensions, les subventions et les aides sociales. Car la protestation en Russie n’est pas uniquement synonyme de manifestations de rue – elle est aussi et surtout la diffusion d’un état d’esprit contestataire potentiellement corrosif pour le consensus poutinien. Or, cet état d’esprit est très répandu sur les réseaux sociaux et parmi les moins de 35 ans, qui sont aussi les plus abstentionnistes. Plus encore que les manifestations de rue et les sit-in, le pouvoir craint la capacité d’influence et de nuisance politique des influenceurs, blogueurs et autres nouveaux leaders d’opinion numériques, une crainte démultipliée par la très grande ignorance qu’ont les élites dirigeantes des codes propres à ces nouvelles notoriétés et aux sociabilités qu’elles génèrent : comment réagir face à l’éventuel surgissement ex nihilo d’une figure charismatique très influente et indépendante des réseaux de pouvoir, du fait des fortunes constituées par certains de ces nouveaux entrepreneurs numériques ? Si Alexeï Navalny ou Ksenia Sobtchak figurent encore parmi les blogueurs les plus influents, ces personnalités politiques engagées doivent leur notoriété à un engagement politique bien antérieur à leur activisme numérique. Qu’en serait-il d’un vidéo-blogueur tenant un discours en apparence apolitique, mais dont la portée pourrait être politiquement subversive ?
Renouveler les réseaux et les répertoires de l’administration politique
Dans une tribune récente, Boris Kagarlitski revenait sur la notion, essentielle pour l’analyse de la vie politique russe, d’administration politique (политическое управление), estimant qu’en Russie, « ce qu’on appelle la politique [se résume à] la direction administrative de l’électorat » [par le pouvoir], un électorat russe largement dépolitisé, qui « réagit essentiellement à des stimulations symboliques lancées dans les médias » et où « ceux qui ont des convictions politiques représentent tout au plus 10% » de l’ensemble[11]. L’administration politique passe donc par le pilotage de la vie politique par le pouvoir. Depuis l’arrivée de Sergueï Kirienko à la tête de l’administration politique de la Russie, la tactique du « pluralisme administré », initiée après 2005-2006 sous l’égide de Vladislav Sourkov, a été abandonnée au profit d’une stratégie conservatrice de consolidation du « parti du pouvoir » par tous les moyens, au détriment du pluralisme et de la représentativité politique des différentes options de politique économique et sociale[12]. La vie politique russe est aujourd’hui assez déconnectée des enjeux sociaux et économiques et polarisée autour des questions de politique étrangère ou d’autres enjeux sociétaux symboliques, tel le mariage homosexuel, cadenassé par un amendement adopté en 2020 qui définit constitutionnellement la famille comme l’union d’un homme et d’une femme.
Pour l’heure, il s’agit de limiter le reflux attendu du parti Russie Unie lors des législatives de septembre 2021. Diverses technologies politiques ont déjà été expérimentées, à l’échelon régional, pour tenter de limiter ce reflux, notamment en multipliant des candidatures pro-pouvoir « sans étiquette »[13]. Le pouvoir cherche à composer avec l’opposition systémique et à renforcer, au sein des partis qui la composent, la position des cadres et des dirigeants les plus loyaux vis-à-vis de l’exécutif. Citons le cas de la fusion, en février 2021, du mouvement nationaliste de gauche créé en 2019 par l’écrivain Zakhar Prilepine – grande voix du Printemps Russe et soutien indéfectible des forces séparatistes pro-russes du Donbass – et de la formation d’opposition systémique Russie Juste. Il s’agit d’une manœuvre dont il est peu contestable qu’elle a été pilotée d’en haut et qu’elle est destinée à renforcer l’aile gauche des forces politiques patriotiques dites loyales. En renforçant ainsi le pôle patriotique des forces systémiques de gauche, le pouvoir compte sans doute créer de nouveaux contrepoids à la protestation sociale qui pourrait s’étendre à travers le pays. Il pourrait également s’agir de muscler les argumentaires des tenants du parti du pouvoir contre les discours de plus en plus oppositionnels de l’opposition systémique, notamment, comme nous venons de le voir, de l’opposition communiste, qui présente d’ailleurs de nouveaux candidats, parmi lesquels le très télégénique candidat du parti à la présidentielle de 2018, l’entrepreneur Pavel Groudinine. Mais cette stratégie de ralliement des « patriotes charismatiques » au parti du pouvoir pourrait aussi viser une autre objectif. Au cours de l’été 2021, les candidatures émanant de voix estampillées patriotes, voire ultra-patriotes, se sont multipliées, émanant de personnalités très connues du grand public, animateurs de télévision – à l’exemple d’Evgueni Popov, présentateur de l’émission biquotidienne 60 minutes sur la chaîne nationale Rossiia-1, une émission très animée de débats de politique intérieure et internationale qui figure depuis 2016 parmi les trois émissions les plus suivies de la télévision russe – ou politiciens, experts, journalistes ou éditorialistes ayant justement leur « rond de serviette » à la télévision, dans les grands talk-shows du début de soirée. Citons la très emblématique candidature de Maria Boutina, collaboratrice de la chaîne RT [Russia Today] condamnée en avril 2019 à dix-huit mois de prison aux Etats-Unis pour activités tombant sous le coup de la loi sur les « agents étrangers » (relâchée en octobre 2019), devenue une véritable héroïne du camp patriotique. Toutes ces candidatures ont en commun la même orientation anti-libérale, anti-occidentale et ultra-patriote, et la même source de notoriété – une aptitude éprouvée au débat polémique et à la production de buzz sur les plateaux de télévision[14]. L’élection à la Douma de ces personnalités charismatiques pourrait viser à rehausser le statut politique de la Douma, en faisant de cette instance le cœur d’un débat public qui s’était, au cours des dernières années, beaucoup déplacé vers les médias. Il s’agirait de renforcer le caractère tribunitien de la Douma et de conférer un caractère plus officiel, plus institutionnel au discours ultra-patriotique et anti-occidental, libérant ainsi le Ministère des Affaires étrangères d’une fonction tribunitienne très forte depuis l’intervention russe en Syrie, notamment par la voix de la célèbre porte-parole Maria Zakharova[15].
La mise en avant des ces « nouveaux propagandistes » n’est que l’un des volets de la stratégie mise en œuvre par l’administration présidentielle pour la nouvelle Douma. Dans la même logique que celle qui préside au programme Nouveaux Leaders [Новые Лидеры] – concours lancé par l’administration présidentielle en 2018 pour stimuler la méritocratie et sélectionner les « meilleurs leaders » dans les divers secteurs d’activité – les candidatures de jeunes managers de la nouvelle génération sont soutenues, afin de permettre à ces derniers de se familiariser, en tant que jeunes parlementaires, avec le fonctionnement de l’appareil d’Etat et des grandes corporations. Stimuler la fabrique d’une relève et trouver les bonnes méthodes pour inclure les nouvelles générations dans le projet de pérennisation du poutinisme est l’un des projets essentiels de l’élite dirigeante russe depuis plus de dix ans – depuis la création de la Réserve des Cadres [Кадровый Резерв] parle président Medvedev en 2008[16]. Le Parlement est aussi l’une des « fabrique des élites » possibles pour la technocratie de l’Etat et des grands groupes.
Au-delà de l’échéance des prochaines législatives, la stratégie conservatrice d’administration politique du poutinisme réussira-t-elle ? L’horizon 2036 est-il du domaine du possible ? A défaut, combien de temps reste-t-il à ses promoteurs pour pérenniser le poutinisme ? En 2007, le philosophe Boris Mejouïev écrivait : « Les Russes, dans leur majorité, ne voient pas pourquoi il faudrait une opposition à un Président auquel ils font confiance ». Il est bien difficile de pouvoir maintenir, en 2021, une telle affirmation. Certes, la relance plébiscitaire de 2020-2021 s’inscrit dans une même dynamique que celle qui caractérise le système politique de la Russie post-soviétique depuis ses origines[17]. Depuis vingt ans, la légitimité de Poutine permet de maintenir la légitimité du système, en dépit de l’impopularité de la classe dirigeante et de la défiance qu’inspirent les institutions politiques en général. Une dialectique paradoxale entre rejet du pouvoir et incarnation présidentielle de l’autorité semble nourrir le système politique russe, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse.
[1] La loi fédérale visant à « lutter contre les activités extrémistes », adoptée en 2002, a été amendée et renforcée en 2008 et 2015.
[2] Loi adoptée en 2012 (renforcée en 2021) sur le modèle de la loi américaine FARA [Foreign Agents Registration Act, 1938], obligeant les ONG recevant des financements de l’étranger à se faire enregistrer et à afficher la mention « agent de l’étranger » dans toutes leurs activités, notamment sur internet, au risque de subir des restrictions de leur activité ou d’être condamnées à des amendes.
[3] Cf. l’analyse de Tatiana Stanovaïa, « Вытеснение и воспитание. Как работает российский режим после трансформации 2020-2021» [Refoulement et éducation. Comment fonctionne le régime russe depuis les transformations de 2020-2021], https://carnegie.ru/commentary/84676
[4] Voir https://www.interfax.ru/russia/698097
[5] Sur la nature du consensus poutinien et les difficultés de l’élaboration d’un « poutinisme sans Poutine », cf. Jean-Robert Raviot, « La fabrique des élites en Russie », Annuaire Observatoire franco-russe, édition 2019.
[6] Chiffres de l’agence Rosstat (2020) cités par Igor Nikolaïev, « Помощь в сверхмалых дозах» » [Aide à dose minimale], https://novayagazeta.ru/articles/2021/04/21/pomoshch-v-sverkhmalykh-dozakh
[7] Propos qui vont dans le sens de ceux que Ziouganov avait tenus en janvier : « Je ne considère pas [Navalny] comme un opposant […] C’est un auxiliaire du nouveau président des Etats-Unis […] Les patrons des corporations transnationales ont décidé de renverser de Poutine […] en choisissant Navalny comme principal figurant d’un Maïdan russe » : https://www.kommersant.ru/doc/4661409#id2004826
On retrouvera ici l’ensemble des textes, discours et documents relatifs au XVIIIe Congrès du PCFR: https://www.politpros.com/events/9090/
[8] Voir l’exemple des mobilisations autour des fraudes immobilières : Estelle Levresse, « Mobilisation contre les arnaques immobilières en Russie », Le Monde Diplomatique, avril 2021, pp. 15-15, https://www.monde-diplomatique.fr/2021/04/LEVRESSE/62983
[9] Voir Myriam Désert, « Les multiples visages de la contestation en Russie, The Conversation, 3 décembre 2019, https://theconversation.com/les-multiples-visages-de-la-contestation-en-russie-127775
[10] Sur le mouvement de protestation de Khabarovsk, voir Maxime Daniélou, « Extrême-Orient russe : Khabarovsk toujours en colère », Le Courrier de Russie, 21 octobre 2020, https://www.lecourrierderussie.com/2020/10/extreme-orient-khabarovsk-toujours-en-colere/
[11] Boris Kagarlitski, « То, что называется политикой, – это административное управление электоратом » [Ce qui s’appelle politique est en fait une administration dirigée de l’électorat], Vedomosti, 11 avril 2021, https://www.vedomosti.ru/politics/characters/2021/04/11/865478-boris-kagarlitskii
[12] Voir Tatiana Stanovaïa, op. cit.
[13] Elena Moukhametchina, « Единая Россия планирует выставить одномандатников по всем 225 округам на выборах в Госдуму » [Russie Unie projette de présenter des candidats dans les 225 circonscriptions au scrutin uninominal],
https://www.vedomosti.ru/politics/articles/2020/12/16/851273-edinaya-rossiya
[14] Sur les talk-shows télévisés en Russie, voir Christophe Trontin, « En Russie : une passion pour les talk-shows », Le Monde Diplomatique, août 2021, https://www.monde-diplomatique.fr/2021/08/TRONTIN/63417
[15] Pour une analyse complète et documentée de cette vague de candidatures « patriotes » à la Douma, voir Andreï Pertsev, « Ток-шоу с элементами бюрократии. Каким будет состав новой Думы » [Des talk-shows avec quelques éléments issus de la bureaucratie. Quelle sera la composition de la nouvelle Douma], https://carnegie.ru/commentary/84930
[16] Sur la question de la relève et de la fabrique des élites en Russie, voir Jean-Robert Raviot, op.cit., 2019.
[17] Jean-Robert Raviot, Démocratie à la russe, Ellipses, 2008.
Article à paraître dans l’édition 2021 de l’Annuaire de l’Observatoire franco-russe.